MESOTHERAPIE

Collectif No Fakemed, 09/2019

La mésothérapie est une pratique consistant à injecter localement, à proximité de la zone à traiter, de faibles doses de médicaments ou d’autres produits. Cette technique a été inventée par le docteur Michel Pistor dans les années 1950, qui publiera à ce sujet (1), mais peu dans des revues scientifiques (2). 

Chaque séance peut comprendre une centaine d’injections, superficielles ou profondes, entre 0,1 et 13 mm (3). Les produits injectés le sont souvent en dehors de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) (4).

La mésothérapie, pour laquelle il n’existe pas de définition consensuelle, ni d’encadrement juridique ne puise pas ses fondements dans les données acquises de la science (5).

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La mésothérapie est cependant reconnue par le Conseil de l’Ordre des médecins, et enseignée dans des diplômes universitaires, et dans des formations hors universités.
La mésothérapie est proposée pour traiter les douleurs, les vertiges, les infections ORL, l’insuffisance veineuse, le stress, les migraines ; pour assurer une vaccination ; ou bien à visée esthétique pour le vieillissement cutané du visage, l’alopécie ou pour mincir. Les produits utilisés sont très variés : anesthésiques, anti-inflammatoires, antibiotiques, vitamines, vaccins, calcitonine, antidépresseurs et anxiolytiques, propranolol, etamsylate, produits homéopathiques (6).

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Actuellement, la mésothérapie n’a pas fait preuve de son efficacité (7) et présente de surcroît des risques (8). De manière générale, la littérature scientifique traite surtout des complications de cette technique (9). La mésothérapie n’a pas apporté la preuve de son efficacité dans la réduction cosmétique de graisse (10) .

Tant que la mésothérapie n’a pas fait la preuve de son efficacité, elle ne peut pas être recommandée comme traitement,  surtout au vu des complications possibles.

Collectif No Fakemed

Références :

(1) Pistor M. « La mésothérapie » Editions Maloine, Paris, 1961 : 37 pages.

(2) Pistor M, « Examen des nouvelles propriétés de la procaïne topique en pathologie humaine », Presse Med. 1958 ; 66 (44) : 999-1000.

(3) Société Française de Mésothérapie, « Qu’est-ce que la mésothérapie ? », consulté sur www.sfmesotherapie.com le 02/09/2019.

(4) Ministère des solidarités et de la santé « Le point sur les produits de santé et du corps humain. Mésothérapie », consulté sur https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/depliant_mesotherapie.pdf le 02/09/2019.

 (5) Haute autorité de santé « Evaluation des risques liés aux pratiques de mésothérapie à visée esthétique », 2014 : 236 pages.

(6) Ducreux Ph. « Médicaments utilisables en mésothérapie », Congrès de mésothérapie 2000, consulté sur www.amiform.com le 02/09/2019.

 (7) Barry C. et coll « Evaluation de l’efficacité de la pratique de la mésothérapie à visée thérapeutique », Inserm 2010 : 59 pages.

(8)  Prescrire Rédaction « Mésothérapie : informer les patients des risques connus », Revue Prescrire  2015 : 35 (384) : 754-755..

(9)  Herreros FO et coll. « Mesotherapy : a bibliographical review », An Bras Dermatol 2011 ; 86 (1) : 96-101.

(10)  Jayasinghe S et coll. « Mesotherapy for local fat reduction », Obes Rev 2013 ; 14 (10) : 780-791.