Argumentaire : Naturopathie

Collectif No Fakemed, 06/2022

Le terme naturopathie apparait pour la première fois aux États-Unis à la fin de XIXème siècle, sous la plume de John Schell. L’initiateur de la discipline reste cependant Benedict Lust qui dépose le nom avant de créer la première école à New-York en 1901.

Doctissimo

La naturopathie prend son essor en Europe après-guerre, avant de revenir à la mode aux États-Unis avec l’apparition des mouvements New Age.

Cette pratique de soin non conventionnelle prétend être ancienne, s’inspirant des principes enseignés dans les écoles hippocratiques : ne pas nuire ; la nature guérit ; identifier et traiter la cause, détoxifier et purifier l’organisme, apprendre de la naturopathie. L’OMS définit la naturopathie comme la pratique générale des thérapies naturelles de soins, regroupant ainsi acupuncture, homéopathie, « médecine botanique », hydrothérapie, « manipulations osseuses naturopathiques », nutrition et conseils d’hygiène de vie, physiothérapie, et bien d’autres disciplines plus ou moins fantaisistes.

Jouant sur ce côté naturel, la naturopathie est proposée lors de l’accompagnement de la grossesse [1] (en proposant notamment des jeûnes [2]), pour préparer l’accouchement [3], pour soutenir l’allaitement [4], voire pour prendre en charge la santé d’un nouveau-né [5].

Si les conseils concernant les règles simples d’un mode de vie sain (régime alimentaire équilibré, pratique d’un exercice physique régulier, sommeil performant, etc.) ont fait leurs preuves pour améliorer la santé, on peut en revanche légitimement se méfier du risque de détournement de la médecine conventionnelle en cas de pathologie grave, ainsi que d’un éventuel retard de prise en charge [6]. La Miviludes prévient des risques de dérives sectaires des thérapeutiques se basant sur l’alimentation, et notamment de stages de jeûnes menés par des organisateurs faisant état d’un titre de naturopathe [7].

Cependant, ces périodes de doutes, de découvertes et parfois de pertes de repères sont des moments adéquats pour des personnes peu scrupuleuses pour abuser de la confiance et du porte-monnaie des parents, des futurs parents et de ceux qui donneraient beaucoup pour le devenir. En effet, de la même manière qu’elle propose de « booster l’immunité », la naturopathie propose de booster la fertilité [8] avec des invectives alimentaires ne reposant sur aucune preuve, des propositions thérapeutiques n’ayant jamais rien apporté, et surtout avec beaucoup de produits à acheter : des compléments alimentaires, des huiles essentielles, de la gemmothérapie, des produits issus de l’apiculture, des mélanges divers de plantes, des séances de soins ésotériques, des stages, etc.

Au-delà du bien-être dont peuvent avoir besoin ces personnes en souffrance, il est inadmissible d’abuser de couples faisant face à des problèmes de fertilité en leur laissant espérer, sans raison fiable et honnête, des jours heureux, à condition que l’entrée ne soit pas libre ni gratuite.

Collectif No FakeMed

Références :

[1] https://www.leslouves.com/naturopathie-et-grossesse-comment-booster-son-alimentation/

[2] https://jeuneralamaison.fr/grossesse-naturopathie-vivre-grossesse-naturel/

[3] https://www.medoucine.com/blog/le-trousseau-naturo-pour-la-maternite/

[4] https://www.clemencefillot.fr/blog/58/naturopathie-et-allaitement

[5] https://noemie-leaud.com/naturopathe-bebe/

[6] Singh S. et Ernst E. « Médecines douces : info ou intox ? », Cassini 2014, 389 pages.

[7] MIVILUDES « Quelles sont les situations à risque » in https://www.derives-sectes.gouv.fr/quest-ce-quune-dérive-sectaire/où-la-déceler/les-dérives-sectaires-dans-le-domaine-de-la-santé/que-0

[8] https://www.doctissimo.fr/medecines-douces/grossesse-medecines-douces/pma-et-medecines-douces