HYPNOTHERAPIE
Collectif No Fakemed, 01/2019
En 2019, l’hypnothérapie n’est pas réglementée, pouvant être pratiquée aussi bien par un professionnel de santé que par toute autre personne. Le fonctionnement neurophysiologique de l’hypnose continue d’être étudié, afin de déterminer précisément le phénomène qui en découle, même s’il est relativement bien compris [1].
Concernant l’aide à l’arrêt du tabac, le bénéfice est loin d’être prouvé et au mieux, il est très faible [2]. L’hypnose semble pouvoir réduire l’utilisation globale de l’analgésie pendant le travail et l’accouchement, mais pas l’utilisation de la péridurale [3]. Le recours à l’hypnose lors d’un acte chirurgical, médical ou radiologique interventionnel permet de diminuer la consommation de sédatifs et/ou d’antalgiques au cours de l’acte [4]. L’hypnothérapie semble apporter un bénéfice dans la prise en charge du syndrome de l’intestin irritable [5]. Accompagnée d’une anesthésie locale et d’une sédation consciente lors d’un acte chirurgical, l’hypnose semble améliorer le confort périopératoire et postopératoire pour le patient et l’opérateur [6]. Dans la gestion du stress, le bénéfice de l’hypnose n’est pas évident [7].
Concernant la prise en charge des troubles de l’anxiété et des phobies, les preuves d’efficacité de l’hypnose sont négatives ou insuffisantes [8]. L’hypnose semble présenter une certaine efficacité dans la diminution des nausées et vomissement chez les enfants suivant une chimiothérapie. La preuve n’est pas aussi évidente chez les adultes [9]. Toujours chez les enfants, il est admis que la crainte et la douleur de l’aiguille peut être diminuée par l’hypnose ou des techniques de distraction (détournement de l’attention) [10]. Dans la prise en charge des pathologies psychosomatiques, l’hypnose semble aussi avoir une certaine efficacité [11]. L’efficacité de l’hypnose est modérée dans la prise en charge des douleurs chroniques [12].
Nous pouvons constater que l’hypnose est parfois utile pour accompagner certaines prises en charge. Cependant, cette prise en charge hypnothérapeutique doit impérativement être réalisée par un professionnel de la santé. Il est satisfaisant de constater l’ampleur de la recherche dans ce domaine, avec des articles de qualité.
Collectif No Fakemed
[1] Terhune DB et coll. « Hypnosis and top-down regulation of consciousness”, Neuroscience & Biobehavioral Reviews 2017 ; 81 : 59-74.[2] Barnes J et coll. « Hypnotherapy for smoking cessation”, Cochrane Database of Systematic Review 2010 ; 10 : CD001008.
[3] Madden K et coll. « Hypnosis for pain management during labour and childbirth », Cochrane Database of Systematic Reviews 2016 ; 5 : CD009356.
[4] Gueguen J et coll. « Evaluation de l’efficacité de la pratique de l’hypnose », Inserm 2015 : 213 pages.
[5] Webb AN et coll. « Hypnotherapy for treatment of irritable bowel syndrome », Cochrane Database of Systematic Review 2007 ; 4 : CD005110.
[6] Vanhaudenhuyse A et coll. « Neurophysiology of hypnosis », Neurophysiol Clin 2014 ; 44 (4) : 343-353.
[7] Fisch S et coll. « Hypnosis in patients with perceived stress – a systematic review », BMC Complement Altern Med 2017 ; 17 (1) : 323.
[8]Pelissolo A. « L’hypnose dans les troubles anxieux et phobiques : revue des études cliniques », Presse Med 2016 ; 45 (3) : 284-290.
[9] Richardson J et coll. « Hypnosis for nausea and vomiting in cancer chemotherapy : a systematic review of the research evidence”, European journal of Cancer Care 2007 ; 16 (5) : 402-412.
[10] Birnie KA et coll. « Systematic review and meta-analysis of distraction and hypnosis for needle-related pain and distress in children and adolescents”, Journal of Pediatric Psychology 2014 ; 39 (8) : 783-808.
[11] Flammer E et Alladin A « The efficacy of hypnotherapy in the treatment of psychosomatic disorders : meta-analytical evidence”, International Journal of Clinical and Experimental Hypnosis 2007 ; 55 (3) : 251-274.
[12] Adachi T et coll. « Meta-analysis of hypnosis for chronic pain problems : a comparison between hypnosis, standard care, and other psychological interventions”, International Journal of Clinical and Experimental Hypnosis 2013 ; 62 (1) : 1-28.