Argumentaire : Aromathérapie

L’aromathérapie se focalise sur les huiles essentielles des plantes et est un détournement de
la phytothérapie. La phytothérapie, traitement par les plantes, est le monopole du
pharmacien (article L.4211-1 du Code de la Santé Publique).


L’aromathérapie est une thérapie qui date de l’entre-deux-guerres, dont le nom apparaît dans un livre du chimiste français René Gattefossé. Ce dernier a passé un certain temps à étudier les propriétés médicinales de diverses huiles essentielles. Une huile essentielle est, selon la définition adoptée par la Commission de la pharmacopée européenne, un « produit odorant, généralement de composition complexe, obtenu à partir d’une matière première végétale botaniquement définie, soit par entraînement de vapeur, soit par distillation sèche, soit par un procédé mécanique approprié sans chauffage. L’huile
essentielle est le plus souvent séparée de la phase aqueuse par un procédé physique n’entraînant pas de changement significatif de sa composition ».
Les huiles essentielles sont en vente libre, dans les pharmacies comme les grandes surfaces, en magasin spécialisé ou sur internet. Les huiles essentielles sont parfois proposées pendant la grossesse pour lutter contre les nausées et les varices, soulager les sciatiques et les remontées acides [1] ; au cours de l’accouchement pour augmenter les contractions de travail et soulager les douleurs [2] ; pour augmenter la sécrétion lactée lors de l’allaitement [3] ; chez les nouveau-nés pour lutter contre les infections respiratoires, les piqûres et les brûlures [4].


Il n’existe pas à ce jour de données fiables sur l’efficacité des massages aromathérapeutiques concernant des effets durables et pertinents sur l’état de santé [5].

Si certaines huiles essentielles ne présentent pas de risques pendant la grossesse, il est recommandé d’éviter l’automédication pour ces produits souvent considérés à tort comme inoffensifs [6]. Lors de l’allaitement aussi, il est déconseillé d’utiliser des huiles essentielles en raison de l’absence de données cliniques, ainsi que du manque d’information sur la
composition exacte des produits [7]. Chez les enfants, les huiles essentielles de pin, d’eucalyptus, de menthol, de thymol ou d’autres terpènes cétoniques peuvent entraîner des convulsions. De manière générale, devant le nombre grandissant d’accidents d’exposition à des huiles essentielles, il est préférable de les tenir à l’écart des enfants [8].
Étant donné l’absence de preuves indiquant que l’aromathérapie puisse soigner des maladies spécifiques, étant donné les risques d’accidents d’exposition, étant donné leur utilisation complexe (ne pas injecter, ne pas ingérer, ne pas appliquer contre les muqueuses, ne pas chauffer), dans ces conditions, il est préférable d’éviter les huiles essentielles.

Collectif No FakeMed

Références :


[1] https://www.aroma-zone.com/info/dossier-thematique/huiles-essentielles-et-grossesse
[2] https://www.pranarom.fr/fr/blog/post/les-huiles-essentielles-soulagent-les-mamans-lors-de-laccouchement-enquete.html
[3] https://www.lllfrance.org/vous-informer/fonds-documentaire/dossiers-de-l-allaitement/1488-da-66-
les-galactologues

[4] https://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=Quelles-huilesessentielles-adaptees-bebes
[5] Cooke B. et Ernst E. « Aromatherapy : a systematic review », Br J Gen Pract 2000 ; 50 (455) : 493-
496.
[6] https://ansm.sante.fr/uploads/2021/10/20/grossesse-medic-gd-public-web-avec-fb.pdf
[7] https://lecrat.fr/spip.php?page=article&id_article=1008
[8] https://www.cap.chu-lille.fr/huiles-essentielles/#1612968921728-2706b490-1788