ACUPUNCTURE

Collectif No Fakemed, 11/2018

L’acupuncture est une pratique médicale ancienne, branche de la médecine chinoise, qui consiste à piquer avec de fines aiguilles sous la peau en des points stratégiques. Ces points précis se trouveraient sur des méridiens, c’est-à-dire des chemins de circulation d’une énergie vitale appelée « Qi ». L’acupuncture devrait soigner différentes pathologies et divers symptômes (1).

Si elle est présentée comme une pratique millénaire, les premières traces écrites concernant l’acupuncture datent d’entre 200 avec J.C. à 220 après J.C. Elle devient à la mode en France durant les années 70, suite à l’exportation de la médecine traditionnelle chinoise hors de ses frontières à partir des années 50 (2).

En France, en 2014, 1 360 médecins généralistes déclaraient exercer une pratique complémentaire en acupuncture (3). Elle est validée en France par des Diplômes Interuniversitaires (DIU) mis en place par certaines universités. Il existe aussi des formations privées.

Lors d’une prise en charge par un acupuncteur, celui-ci va poser un diagnostic en s’appuyant sur l’inspection visuelle, l’auscultation, l’inspection olfactive, la palpation et l’interrogation. Cela lui permettra de définir la localisation des points d’acupuncture, la profondeur d’insertion des aiguilles, la durée, le mode de manipulation (4).

Les concepts de méridiens ou de circulation du « Qi » n’ont à ce jour aucun sens en biologie, en chimie ou en physique4. En effet, les 12 méridiens semblent être une analogie avec les douze grands fleuves de la Chine, tout comme les 365 points d’acupuncture originels font référence aux 365 jours de l’année.

Concernant son efficacité, il existe plus de 60 synthèses Cochrane évaluant l’usage de l’acupuncture dans différentes pathologies ou différents symptômes. Dans la prévention des attaques de migraine, l’acupuncture présente des effets minimes. Dans toutes les autres synthèses, l’acupuncture ne présente pas d’effet spécifique au-delà des effets contextuels (5).

L’acupuncture semble avoir un effet dans la réduction des douleurs articulaires chroniques, mais comparé à ne rien faire. Précisément, l’effet ne semble pas spécifique, comparé à de l’acupuncture simulée (6).
Selon une revue de la littérature réalisée par l’Inserm en 2014, il apparait que l’acupuncture présente une efficacité supérieure à l’absence de soin, dans le traitement des nausées et des vomissements et de certaines douleurs chroniques, avec un niveau de preuves variable. Au-delà de la non-comparaison avec un placebo, les auteurs concluent qu’il est impossible de dire si l’acupuncture est plus efficace quand elle est réalisée rigoureusement aux ouvrages de référence ou dans des zones aléatoires, voire en simulant les piqûres (7) .

Après des recherches pour pouvoir évaluer l’acupuncture contre un placebo, l’université d’Exeter est arrivée à la conclusion suivante :

« Il n’y a pas de preuve convaincante que les vraies séances d’acupuncture soient significativement plus efficaces que les séances d’acupuncture placebo pour le traitement des maux de tête chroniques dus à la tension nerveuse, les nausées provoquées par la chimiothérapie, les nausées postopératoires et la prévention des migraines » (4).

Concernant les effets indésirables, il a été rapporté parfois des effets graves comme des atteintes de certains organes (pneumothorax, tamponnade cardiaque), ainsi que des infections (hépatite C, HIV) (8).

Collectif No FakeMed

Références :

1 – https://www.larousse.fr/encyclopedie/medical/acupuncture/10945

2 – Prescrire Rédaction, « L’invention de la « médecine traditionnelle chinoise » », Rev Prescrire 2014 ; 34(363) : 72.

3 – Nicodème R. et al, « La médecine générale et la qualification de spécialiste en médecine générale », Conseil National de l’Ordre des Médecins, juin 2014, 106 pages.

4 – Singh S. et Ernst E., « Médecines douces, Info ou intox ? », 2014, Cassini.

5 – https://www.scienceinmedicine.org.au/wp-content/uploads/2018/03/Cochrane-acupuncture-2018.pdf

6 – Rédaction Prescrire, « Acupuncture et douleurs articulaires chroniques : un placebo efficace ? », Rev Prescrire 2013 ; 33(357) : 530-531.

7 – Barry C. et al, « Évaluation de l’efficacité et de la sécurité de l’acupuncture », Inserm 2014, 212 pages.

8 – Ernst E., « Acupuncture – a critical analysis”, JIM 2006 ; 259 : 125-137.